La texture de Board au Poker

Le Texas Hold'em est un jeu à informations manquantes, car la main de l’adversaire est inconnue, mais certaines cartes peuvent nous aider à estimer les mains qui nous battent (et celles que nous battons).

Il s’agit du board. Ce sont les 5 cartes qui sortent au Flop, puis à la Turn et enfin la River.

Évaluer la composition du board, ou tableau, est déterminant pour un bon joueur de Poker. Comme ce n’est pas toujours évident pour les débutants, cet article a vocation à les aider à mieux comprendre les textures de boards.

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Les textures du Flop

Le flop peut être constitué de nombreuses combinaisons de cartes différentes. Le terme « texture » est utilisé pour décrire les caractéristiques d’un Flop.

Présente-t-il un tirage couleur ? Un tirage quinte ? Y a-t-il une paire sur le Flop ?

Flop Rainbow – « Dry »

Un flop « arc-en-ciel » que l’on appelle plus communément Rainbow signifie que les trois cartes sont de couleurs différentes. Personne ne peut avoir une couleur sans la Turn ET la River, car le nombre maximum de cartes d’une même couleur qu’un joueur peut avoir à ce stade est de trois (deux dans sa main + une sur le board). Si la Turn est une carte de la quatrième couleur, il ne sera pas possible de toucher une Flush. Ce sont généralement des flops propices pour effectuer un Continuation Bet en position.

Exemple :

J

9

3

Flop « Drawy » (Straight Draw / Flush Draw)

Ce flop comporte deux cartes de la même couleur, ou bien des cartes consécutives qui ouvrent un tirage quinte. Parfois, un Flop peut comporter ces deux caractéristiques en même temps.

On dira que c’est un Flop drawy ou semi-drawy car il ouvre des tirages qui peuvent battre des mains fortes. Les possibilités de bluffer ou se faire bluffer sont aussi plus nombreuses.

Exemple :

6

5

A

Et un board très drawy ressemblerait plutôt à cela :

K

Q

10

Flop pairé

Chaque fois que le board montre une paire, les combinaisons possibles augmentent pour inclure les Full Houses, les « Trips » (un brelan avec 2 cartes sur le Board) et plus rarement un carré. Par conséquent, vous devez immédiatement réaliser que votre adversaire pourrait détenir ces mains puissantes.

Exemple :

9

9

K

La chose importante à retenir est que nous devons analyser la texture du board et relativiser sur la force de notre main à tout moment du coup, et sur chaque street. Le but est d’estimer son équité face à la range adverse à tout moment. La texture du flop devrait influencer fortement la façon dont nous jouons une main. C’est ce que nous allons étudier maintenant.

Relativiser sur la force de sa main en fonction du Board

Parfois, le board peut anéantir nos espoirs de gagner un coup, même avec une paire d’AS en main.

L’expérience d’un joueur passe par prendre des « bad beats » ou des sales coups, c’est le Poker ! Il faut l’accepter, parfois la chance est contre nous, et d’autres fois elle sera avec nous.

Apprendre à bien lire le board peut donner des indications sur la force de la main adverse, et adapter notre stratégie en fonction des actions de l’adversaire, nos cotes directes et cotes implicites.

Voyons quelques exemples de mains qui peuvent nous mettre dans l'embarras sur un board « glissant ».

Main n°1

  • Notre main : 44♠
  • Le board à la River : QJJ♠84♣

Nous avons un Full aux 4 par les J. Oui, c’est fort. Mais depuis le Flop, notre adversaire semble intéressé par ce coup. S’il détient QQ, QJ, J8, 88, JJ, ou plus rarement J4, nous sommes battus. Ici, notre main devient la 7ème meilleure combinaison. Ce n’est pas la meilleure sur ce board, sans compter que notre adversaire décide de faire Tapis à la River ! De quoi donner un bon mal de tête pour savoir si nous payons ou pas.

Bien sûr, nous pouvons battre des mains fortes chez l’adversaire comme AJ, KJ, JT, AQ, Q8 par exemple. Mais s’il n’est pas du genre à miser cher à la River sans avoir le jeu Max, il faudra se méfier et prendre le temps de la réflexion.

Main n°2

  • Notre main : A10♠
  • Le board à la Turn : K♠A3♠6♠

Ici, notre main est encore séduisante. Nous avons une Top Pair, et un tirage couleur au 10. Cependant, n’importe quel joueur avec A♠, Q♠ ou J♠ pourrait battre notre couleur si un pique sort à la River. De plus, Il se peut que notre adversaire ait déjà une couleur ! S’il détient une main suitée avec deux♠ comme 9♠8♠, A♠2♠, A♠5♠, etc.

De nombreuses mains peuvent battre notre Top Pair ici, la prudence est donc de mise.

Main n°3 : « La Quinte Frustrante »

  • Voici notre main : 77♣
  • Le Flop est Q♠J♣7notre petit brelan paraît solide face à la range adverse
  • La Turn est un 10♣ et la River A

Tout se complique si nous avons laissé notre adversaire voir cette Turn et cette River. Maintenant, énormément de mains nous battent : Les suites (n’importe quel Roi bat notre brelan), ou des mains comme 89, sans compter les brelans supérieurs (AA, KK, JJ, QQ, TT). Nous sommes soit loin devant, soit loin derrière l’adversaire.

En résumé sur la lecture de Board

Les exemples ci-dessus montrent à quel point il est important de lire le tableau et de comprendre la force relative de notre propre main sur la base des informations dont on dispose. Plus on acquiert de l’expérience, plus il sera facile et rapide de lire le tableau et d’évaluer la force relative.

Même les joueurs de poker expérimentés font des erreurs de temps en temps. En tant que débutant au poker, vous risquez de vous tromper souvent dans la lecture du tableau, mais il est naturel de faire des erreurs lorsque vous apprenez de nouvelles techniques. Il vous suffit d‘être conscient de la texture du board à tout moment et d’utiliser les informations dont on dispose– et de les utiliser à bon escient.